Congrès 2014 à  Lyon, France

AIMES: L’intégration de la spiritualité et de la médecine
Marlene Nobre (AIMES: Association Internationale de Médecins Spirites)

Marlene Nobre a abordé le changement de paradigme depuis les années 1970. Un examen systématique portant sur 147 études et 98 975 personnes a montré que la religiosité a été associée à  des niveaux plus faibles de symptômes dépressifs. Les patients âgés déprimés qui avaient une religiosité intrinsèque plus forte étaient soulagés plus rapidement.
Au Brésil : Etude sur les personnes âgées en réhabilitation en partenariat avec l’Université de Duke (Harold GKoenig) : 87,3 % des 110 personnes âgées en réhabilitation aimeraient que leur médecin aborde leur religiosité et spiritualité. Seuls 8,2 % déclarent avoir déjà  été interrogés à  ce sujet. Conclusion : l’importance de la religion dans la vie du patient est un facteur prédictif d’une meilleure qualité de vie chez les personnes âgées en réhabilitation.
Des niveaux élevés de spiritualité et de pratiques religieuses sont associés à  une progression plus lente de la maladie d’Alzheimer et du déclin cognitif chez les personnes âgées.
Opinion des professeurs de médecine : Seuls 43,4 % disent être prêts à  aborder ce sujet. 27,8 % n’en n’ont jamais parlé en classe. 92,3 % pensent que les écoles de médecine brésiliennes ne donnent pas toutes les informations nécessaires sur le sujet.
Dieu est dans le cerveau : Des recherches et des études récentes ont montré que le cerveau est programmé pour croire en Dieu et que cela nous aide à  vivre plus longtemps et mieux. Auteur : Jordan Grafman, chef du département des neurosciences cognitives à  l’Institut national des troubles neurologiques et des AVC. Recherche récente publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences.
L’être humain est plus que son corps biologique (vision intégrale). Il introduit les questions morales et philosophiques comme facteurs de santé ou de maladie.
Le point central de l’attention est la personne : traiter le malade et non la maladie. Reformuler le concept de guérison.


Spiritualité, religion et santé: les preuves à  l’appui
Jorge Daher Jr. (Faculté de médecine d’Anà¡polis, Brésil)

Il nous a parlé des facteurs de risque chez chaque patient de diabète type 2, et comment les évaluer.
Les décès cardiovasculaires ont très nettement augmenté depuis le début du siècle, en baissant ces dernières années. Il y a de grandes différences suivant les races et les pays. Les signaux de danger seront le stress physique et le stress psychologique.
Une étude a montré que les personnes qui au commencement de l’étude considéraient leur état de santé comme étant mauvais, ont eu une probabilité de mourir 3x supérieure aux personnes qui ont fait état d’une bonne situation de santé. La perception subjective du patient sur son état de santé est capable de prévoir la mortalité d’une manière plus importante que les mesures objectives de l’état de santé basées sur des rapports médicaux et l’utilisation de services médicaux.
Objectif : variables qui ont influencé la mortalité chez les hommes de plus de 55 ans qui ont subi une chirurgie cardiaque.
Résultats : deux des cinq principales variables liées avec un indice de mortalité en six mois ont été un soutien social et un soutien religieux. Parmi ceux qui affirmèrent n’avoir aucun soutien ou réconfort de la religion, le risque de mort était trois fois plus important sur une période de six mois par rapport à  ceux qui ont dit avoir un soutien et le réconfort d’une religion.
Ceux qui n’ont pas participé à  des activités de groupe, avaient une probabilité de mourir sous six mois quatorze fois supérieure à  ceux qui y prenaient part.
Résultats : le contrôle glycémique a un lien direct avec la religion et la spiritualité. Les résultats suggèrent que religion et spiritualité doivent être abordés dans le cadre de soins auprès de patients diabétiques.
Résultats : la spiritualité est un facteur important pour les jeunes adultes porteurs de diabète et elle les aide à  faire face aux situations stressantes.

Place de la spiritualité dans le traitement des troubles mentaux
Olfa Mandhouj (INSERM U699, Hôpital André-Mignot, Le Chesnay, Paris, France)

Elle a expliqué que la religion joue un rôle dans la vie humaine depuis plus de 500 000 ans. C’est la plus ancienne forme de la pratique médicale.
Avant le développement de la médecine, on se soignait par les guérisseurs (Chamans, leadership spirituel…), aller dans un lieu de pèlerinage … L’émergence de la médecine expérimentale moderne au XIXème siècle a été accompagnée d’une séparation explicite de la science et de la religion.
Olfa Mandhouj a différencié la spiritualité de la religion. Les études trouvent une associations entre l’investissement religieux et un plus faible taux de suicide, troubles dépressifs, troubles anxieux et addictions aux drogues.
Dans les prisons une collaboration entre les cliniciens, les représentants des religions et l’administration carcérale permettrait d’aider les détenus à  mieux utiliser leurs ressources spirituelles, ainsi que d’éviter certains conflits entre les détenus pour des problèmes reliés à  des croyances ou à  des pratiques religieuses.
Les programmes de prévention de suicide et de promotion de la santé mentale en milieu carcéral doivent tenir compte de la dimension spirituelle, comme ressource importante pour une certaine catégorie de détenus.

 

 

 


Religion et spiritualité dans le domaine des dépendances

Gerhard Gmel (Hôpital Universitaire de Lausanne, Suisse)

Le Dr Gmel a fait une Estimation comparative de plus de 20 facteurs de risque pour la morbidité mondiale qui ont pour conséquences les maladies et accidents liés à  la consommation d’alcool. Cela varie suivant les âges et les pays.
Les résultats Consommation d’alcool était plus fréquente chez les chrétiens, qui ont commencé à  boire jeune et sont deux fois plus susceptibles d’être diagnostiqués avec l’abus et la dépendance. Cependant, parmi les buveurs, les chances de troubles liés à  l’alcool étaient comparables entre les groupes religieux. Croire en Dieu et de pratiquer sa foi étaient liées à  l’inverse de l’abus d’alcool et la dépendance dans tous les groupes religieux, même chez ceux qui ne buvaient jamais (croyance en Dieu seulement). Les associations sont parfois plus fortes pour les musulmans, ce qui suggère que la religiosité peut jouer un rôle plus important dans une religion plus normative. Les étudiants appartenant à  des groupes religieux conservateurs peuvent être à  l’abri de la possibilité d’essayer l’alcool. La religiosité (c’est à  dire la croyance en Dieu et la pratique religieuse) est néanmoins liée inversement à  des problèmes d’alcool, même chez les buveurs.


Comment intégrer la dimension spirituelle dans la formation des professionnels de la santé?
Giancarlo Lucchetti (Université de Juiz de Fora, Minas Gerais, Brésil)

Définitions : La religion est le système organisé de croyances, de pratiques, de rituels et de symboles destinés à  faciliter l’accès au sacré, à  la transcendance (Dieu, force supérieure, vérité suprême…).
La religiosité est la façon de croire, de suivre et de pratiquer une religion.
La spiritualité est une quête personnelle pour comprendre les questions relatives à  la fin de vie, le sens de la vie, la relation avec le sacré ou le transcendant qui peut, ou non, conduire à  des pratiques religieuses ou à  la formation de communautés religieuses.
Les patients aimeraient que les médecins abordent le sujet de la spiritualité 83 % des 921 patients aimeraient que leur médecin aborde le thème de la spiritualité.

94 % des 177 patients en urgence aimeraient que le médecin leur demande s’ils ont une croyance religieuse en cas de grave maladie.
Des centres universitaires étudient le sujet aux USA., en Angleterre, au Canada Pour obtenir l’histoire spirituelle du patient il est proposé le FICA :
F – Foi / croyance
I – Importance ou Influence
C – Communauté
A – Action lors du traitement

Il est proposé des Visite en unité de soins palliatifs, des Simulations avec des auteurs.

Opinion des enseignants en soins infirmiers :
86,7 % pensent que la spiritualité influe sur la santé des patients.
89,7 % considèrent l’approche appropriée.
66,7 % considèrent être prêts à  l’aborder.
83,3 % ont déjà  abordé la spiritualité.
30,0 % l’abordent souvent.

Conclusion : La mise en place d’une discipline « Santé et spiritualité » pour les étudiants de deuxième année a permis de modifier les façons de penser, les opinions et les connaissances des participants sur ce thème.


Exploration de la psychologie des croyances
Miguel Farias (Lecteur en psychologie biologique Cognitive à  l’Univesité de Coventry)

Miguel Farias a proposé une exploration de la psycologie et des croyances.
Deux groupes de participants ont médité pendant 2 semaines, soit sur Dieu des attributs (“Dieu est amour”) ou leurs attributs («Je suis joyeuse”).
Les participants au groupe de méditation spirituelle signalé à  réduire l’anxiété, de l’humeur plus positive, et ont été en mesure de résister à  la tenue de leur main dans l’eau à  2 ° C pendant près de deux fois plus longue (environ 1,5 minutes).
Les zones activées du cerveau ne sont pas les mêmes.
Hypothèse pour les croyants: Activation de antéro-latérale du cortex préfrontal (alPFC) pendant l’état religieux.
Activation de droit alPFC pendant adaptation réussie à  l’anxiété (stratégie de détachement de soi) Activation de droit alPFC lorsque la douleur est perçue comme contrôlable.
Explicitement ou implicitement, les humains ont des croyances de nature spirituelle ou laà¯que.
Les croyances nous aident à  expliquer les événements dans le monde et peuvent atténuer des circonstances défavorables personnelles (par exemple, de l’anxiété et de la douleur).
Les croyances sont tirés, un peu comme une langue, et peuvent être modifiés.


La spiritualité dans la pratique clinique
Alessandra L. G. Lucchetti (Université de Juiz de Fora, Minas Gerais, Brésil)

Elle a exposé que “Les dimensions spirituelles et religieuses de la culture sont parmi les facteurs les plus importants qui structurent l’expérience humaine, les croyances, les valeurs, le comportement et les types de maladie”. Elle a abordé la spiritualité dans les soins au patient. Il y a des barrières Barrières, le manque de temps, de formation, le souci d’agir dans un domaine non médical, le malaise par rapport au sujet, la crainte d’imposer ses propres croyances.
Pour intégrer efficacement la spiritualité dans la pratique des soins, le médecin doit cultiver sa propre spiritualité, il doit constamment être vigilant au regard de sa conscience, sa vulnérabilité, sa compassion et respectueux de la croyance du patient.
La prière et la lecture de la Bible ont démontré pouvoir aider les patients agités atteints de démence.
Alessandra L. G. Lucchetti a abordé ce qui peut être des conséquences négatives. Un croyant peut se sentir blessé si le médecin dit avoir une religion différente et si l’évaluation spirituelle n’est pas appropriée à  la foi du patient ou ne traite pas la question avec sérieux.
La famille du patient n’a pas la même religion que le médecin. Un patient non croyant peut s’inquiéter du fait que le médecin aborde un sujet sensible de sa vie.


Bien-être spirituel des personnes âgées
Lucy Velasco Gonzalez

Elle nous a parlé de la spiritualité chez la personne âgée, elle répond à  « un besoin inhérent à  tout être d’agir selon ses valeurs fondamentales et ses croyances ».
La conscience de soi est un élément déterminant de la spiritualité.
L’âme et l’énergie intérieure également. Le sacré: « une perception socialement influencée, soit d’un être Divin, soit d’un sens de la réalité ultime ou de la vérité.
Le bien-être spirituel est « défini comme la quête de sens et la recherche de relations satisfaisantes des êtres humains entre eux, avec l’environnement non-humain et pour certains, avec Dieu » (Canda, 1988)
Elle nous a détaillé son programme de recherche concernant le bien être spirituel et les personnes agées d’après l’analyse de questionnairs dans une démarche en psycologie positive. C’est une enquête avec méthode.


Le docteur en tant qu’être humain
Décio Iandoli Jr. (Université d’Anhanguera, Mato Grosso, Brésil)

Il a abordé le vision de l’homme en tant qu’être humain pour le médecin, selon le modèle Hippocratique, constatant qu’aujourd’hui le malade n’apparait plus car les intervenant médicaux sont souvent monopolysée par le matériel et les écrans. Cela tient au fait de l’évolution technologique en médecine. Il se produit une distanciation entre le médecin et le patient. La technologie est donc un bon outil pour une bonne médecine mais non une manière de l’éxercer. Il faut éviter de prendre la maladie pour le malade et de prendre le numéro du lit pour le nom.
Le chemin de la médecine matérialiste amène à  la marchandisation et à  l’industrialisation.
L’être humain est plus que son corps biologique (vision intégrale) Il manque l’introduction de questions philosophiques et morales comme facteurs de santé ou de maladie.
L’attention doit être centrée sur la personne.
Décio Iandoli Jr propose la reformulation du concept de guérison : la maladie biologique peut être la guérison de l’esprit. Dans le développement d’une vision intégrale il y a défragmentation du malade, on va traiter le malade et non la maladie, il y aura valorisation des aspects moraux et spirituels.

C’est un nouveau chemin, un changement d’attitude du médecin :
– il prend en compte la valorisation des aspects psychologiques et spirituels
– il offre un confort indépendamment de la possibilité de guérison
– il accepte que la mort fasse partie de la vie
– il accepte ses limites sans s’abstenir d’offrir une aide possible

Etre médecin, c’est être un partenaire. C’est être aux côtés et non au-dessus. C’est aider avec amour et non avec arrogance. C’est être conscient de ce que la guérison est un attribut du malade et non du thérapeute. C’est être solidaire. Mais, par-dessus tout, c’est être humain.